François Denhaut

Chaque été les célèbres  Canadairs  reviennent dans l’actualité en sauvant des milliers d’hectares de forêts et de très nombreuses vies humaines. Leurs interventions nous sont devenues tellement familières que nous oublions que pour leurs équipages l’exploit est le lot quotidien. Mais combien parmi nous savent que ces anges gardiens de la nature sont les lointains descendants d’un creusois ? Né à Champagnat, à proximité de Bellegarde le 4 octobre 1877, François Victor Denhaut sera toute sa vie un inventeur, un touche à tout de génie. Passant du cyclisme au béton armé dont il est un des précurseurs, Il commence dans l’aéronautique en construisant plusieurs planeurs, puis un biplan de formule canard inspiré de l’avion des frères Wright. Peu satisfait de ce premier appareil il décide d’en construire un de sa conception, pour lequel il obtient l’appui financier d’un tapissier d’Aubusson. Mais ce qui l’intéresse ce sont les hydravions. La formule « sur flotteurs » lui parait trop restrictive, il songe à un appareil pouvant se poser aussi bien sur la terre que sur l’eau. En 1911, associé à Jérôme Donnet il conçoit une coque étanche permettant à son appareil d’évoluer sur l’eau. Le premier essai se termine par un capotage mais l’idée est lancée et l’adjonction d’un redan à la coque des prochains appareils aboutira à la formule définitive. Malheureusement François Denhaut n’a pas déposé de brevet et il se trouve rapidement dépossédé de son invention que les américains et les anglais se dépêchent de copier sans qu’il en tire le moindre bénéfice. A nouveau associé à Jérôme Donnet à partir de 1915, il crée la société Donnet Denhaut qui va produire plus de 1000 appareils pendant la guerre dont le DD2, de patrouille maritime destiné à protéger les atterrages français de la menace des sous-marins allemands. Après-guerre la société est dissoute, François Denhaut s’associe successivement avec plusieurs constructeurs pour continuer à produire de hydravions, mais les temps ont changé, les primes de constructions ne permettent plus la politique des prototypes (qui sera reprise 20 ans plus tard pour soutenir l’industrie aéronautique française en perte de vitesse par rapport aux autres nations européennes , dont l’Allemagne) En 1933 il renonce à la construction aéronautique , mais jusqu’à sa mort le 12 avril 1952 celui qui est considéré à juste titre comme le père des hydravions à coque continuera à imaginer l’évolution de l’aviation , et nombreuses sont ses visions qui deviendront réalités
Dans la salle consacrée à nos leaders creusois, une petite exposition série de panneaux prêtés par le service des Archives Départementales de la Creuse évoque l’épopée Denhaut. Ces panneaux sont issus du très important travail de recherche réalisé par Fréderic Gravier, membre de notre association .Parallèlement une série de photographies permet de suivre l’évolution des hydravions à coque.