Lionel de Marmier

Alexandre Léonel Pierre, dit Lionel, de Marmier est né à Bellegarde en Marche le 4 décembre 1897. As de la guerre 14-18 avec 6 victoires aériennes confirmées plus trois non homologuées, puis pilote de records, pilote d’essai, pilote de ligne, toutes fonctions s’entrecroisant entre les deux guerres mondiales, il est aussi pilote de course automobile pendant ses rares loisirs .Entre 1936 et 1938 il conseille le gouvernement républicain espagnol pour l’achat d’avions d’armes, ce qui lui vaudra de nombreuses inimitiés parmi les rapaces qui tentent de vendre du matériel inadapté ou obsolète ; il participe aussi à des missions humanitaires vers Bilbao assiégée. Cet engagement lui vaudra une réputation de « communiste » entretenue par une certaine presse. Commandant de réserve de l’Armée de l’Air, il est rappelé sous les drapeaux le 25 août 1939 et participe à la création d’escadrilles de chasse avec des pilotes polonais réfugiés en France. A bord d’un Caudron 714, chasseur léger peu performant, il obtient trois nouvelles victoires aériennes en juin 1940. Il est un des trois pilotes de chasse français à avoir abattu des avions ennemis au cours des deux conflits. Premier officier supérieur de l’Armée de l’Air à avoir rejoint le Général de Gaulle qui lui confie la tâche de créer des groupes de chasse et de bombardement au Moyen Orient, Il est surtout connu pour avoir été, à partir de septembre 1941, le fondateur des Lignes Aériennes Militaires en Afrique et au Moyen Orient. Malgré d’énormes difficultés matérielles et humaines, malgré l’antagonisme toujours latent entre les Français Libres et ceux restés fidèles, dans leurs pensées, au gouvernement de Vichy, il réussit à organiser un réseau dense au fonctionnement régulier. Le 26 août 1944, lors de sa descente triomphale des Champs Elysées, le Général de Gaulle demande au colonel de Marmier de se mettre sur le même rang que les généraux Juin, Leclerc et Koenig. Il est nommé général de brigade un mois plus tard.
Le 30 décembre 1944 le Lockheed model 18 à bord duquel il rejoint Paris pour prendre la direction d’Air France disparaît en mer environ une heure après son décollage d’Alger, dans des conditions inexpliquées. Après son père, premier officier français mort sur le front des Vosges en 1914, ses deux frères, François et René, tous deux pilotes de chasse morts au combat en 1915 et 1916 , Lionel de Marmier disparaît au service de la France, à l’âge de 47 ans . Air Mémorial Creusois consacre à son souvenir une exposition permanente constituée d’objets personnels confiés par sa famille. Dans sa ville, une plaque est apposée sur sa maison natale et le stade municipal porte son nom.