J’aimerais tant que cette rubrique « actualité » soit exclusivement consacrée à des événements heureux, positifs.. Ta visite , durant l’été 2019 , nous avait fait un grand plaisir. Tu avais été heureux de renouer avec le musée , nous avions évoqué ses évolutions possibles , tes suggestions pour assurer sa pérennité étaient empreintes de bon sens , tu étais prêt à t’investir a nouveau dans son fonctionnement . Tu nous avais dis aussi , sur le ton de la plaisanterie  » ma carcasse a l’air solide, mais à l’ intérieur… » Le 17 janvier , nous étions quatre amis à t’accompagner pour ton dernier envol : Eric , Robert , Joël Gros , président des Ailes Limousines, et moi. Nous avons posé un simple plaque  » A notre ami « … beaucoup d’émotion et de souvenirs dans ces trois mots tout simples . Nous avons accompagné Christine du mieux possible…nous allons rester en relation amicale avec elle , je suis persuadé que tu serais heureux de le savoir.

Notre « livre d’or » s’enrichit régulièrement d’appréciations flatteuses , dont la majorité évoque l’étonnement des visiteurs à trouver un tel musée en ce lieu ; c’est un encouragement à poursuivre et puis , il faut bien l’avouer, cela chatouille agréablement l’égo de la petite équipe qui assure l’accueil et l’animation.

Durant l’été nous avons eu le grand plaisir de recevoir la visite de Dominique Ducourtioux et de sa charmante compagne Christine qui a ainsi pu découvrir ce musée dont elle avait tant entendu parler.

Deuxième président d’Air Mémorial Creusois Dominique a été l’architecte du musée, avec l’aide des compagnons bâtisseurs d’alors : Jean Pierre Perroche, Alain Vialle, Eric Dumond, Robert Léglise et Thierry Serre ;Hélène Sabassiere tenait les cordons de la bourse et Michèle Chardoux avait apporté sa grande expérience dans le domaine des relations humaines, poste oh combien important ! Les employés communaux de Bellegarde, à l’initiative de monsieur le maire Jean Pierre Bonnaud avaient aussi apporté une aide importante.

Dominique, c’est le découvreur des maquettes Pétoin, c’est aussi lui qui au fil des années avait collecté tous les éléments du B 17 tombé à La Cellette, le 6 février 1945. Ces deux collections sont les pièces maitresses de nos expositions permanentes. Ses connaissances aéronautiques dans les domaines technique et historiques sont immenses et précieuses.

Pour des raisons personnelles Dominique s’était éloigné de notre association, et le fait qu’il partage maintenant son temps entre la Bretagne et la Creuse n’est guère propice a son retour actif au sein d’AMC, cependant son bonheur à retrouver les anciens de l’équipe initiale n’était pas feint, et cela nous laisse beaucoup d’espoir pour l’avenir

( * titre de son sympathique courriel qui accompagnait l’envoi des photos prises ce jour-là )

Féniers est une petite commune du plateau de Millevaches ; d’une altitude moyenne de 850 m, le climat y est tempéré en été et, disons, vivifiant en hivers…entre 1920 et 1945 un aérodrome y fut implanté, au lieu dit Gasneclaire, en lien avec le camps militaire de La Courtine . A l’entrée est du village un magnifique Fouga Magister évoque ce passé et rend hommage aux Résistants de l’Air ; pour en savoir plus ,voir le site Aérostéles : https://www.aerosteles.net/stelefr-feniers-resistants

Fin 2018 une station-service communale a été implantée sur la D9 ( la route qui relie Meymac à Felletin en passant par les hauteurs, qui offre des paysages magnifiques sur les Mont d’Auvergne et des rencontres nocturnes surprenantes avec la faune des forêts) . Accessible H24 , gérée par la commune , elle a parfaitement trouvé sa place sur un axe fréquenté et rend de très nombreux services ; pour ma part je la privilégie au maximum, parce que je trouve l’initiative opportune , et ensuite parce que le panneau qui l’annonce a su faire vibrer ma corde sensible …

Ceci est un message personnel à un visiteur venu d’outre-Quievrain qui se reconnaîtra sûrement.
Je ne suis , hélas , pas présent chaque jour au musée durant la période d’ouverture mais lors de mes permanences je propose une “visite guidée” ( sans supplément ! ) tout simplement parce ce que j’aime échanger , expliquer, faire partager ma passion . Et recevoir , de la part de personnes ayant des connaissances certaines . Lorsque je donne une explication je ne suis jamais péremptoire et pourtant je suis absolument certain de l’exactitude de mes paroles .
Je ne m’aventurerai pas à donner des pourcentages , mais la lecture de notre “livre d’or” est flatteuse… l’immense majorité de nos visiteurs n’ont pas ou très peu de connaissances dans le domaine aéro mais sont heureux de découvrir une face méconnue de notre département ; certains sont “pointus” et c’est toujours un très grand plaisir de partager et d’apprendre avec eux ; certains voudraient se faire passer pour des fins connaisseurs…mais “on n ‘est pas historien de l’aviation parce que l’on a dans le porte -feuille la photo d’un aïeul devant un Potez 25” ( dixit Le Fana) ; il suffit alors d’entrer dans leur jeu et ils repartent contents.. Et puis il y a eu vous, visiteur d’outre-Quivrain… Hors catégorie . D’emblée votre sourire narquois en écoutant mes premières explications m’avait un peu hérissé le poil , vous étiez l’archétype, que dis-je, la caricature improbable du citadin arrogant et méprisant envers les ruraux arriérés…les rares paroles ( de dénigrement , bien évidemment) que vous avez consenties à distiller n’étaient que tissu d’erreur. Et oui , monsieur le spécialiste en tout , le napalm , cette arme horrible, a bien étè utilisé pendant la 2° GM par l’aviation américaine , sur le front de Normandie , en juin 1944 et dans le Pacifique , l’explication donnée dans la salle du B 17 est parfaitement exacte . Et non , monsieur qui savez tout , le XB 70 n’est pas 10 fois plus long que le Me 262 : 57 mètres pour le premier , 10,58 pour le second, soit un ratio de 5.38. Voyez-vous , ces mini-maquettes , c’est moi qui les ai réalisées , je me donnais une marge de précision de +/-0.25mm soit , à l’échelle 1/500 qui est la leur , +/- 125 mm par rapport à la réalité. Je suis un adepte du pied à coulisse , bien plus précis que votre vision déformée par votre suffisance . Ce qui précède n’est qu’un “digest” de vos interventions indigestes , mais je suis heureux d’avoir fait cette mise au point . Et s’il est des personnes que j’aurai grand plaisir à revoir …..
Gérard Laumond , président Air Mémorial Creusois

Parmi les biographies présentées sur notre site internet figure celle de René Ballaire, né à Châtelus Malvaleix en juillet 1917. Le 12 mars 1949, en Indochine, l’avion de transport qu’il pilote s’écrase lors d’une mission de secours au profil d’un poste isolé encerclé par les troupes du Viet Minh. Les 21 occupants périssent dans l’accident. Ils furent inhumés dans un cimetière situé à proximité.

Ces sépultures tombèrent rapidement dans l’oubli, mais en juin 2010 le projet d’ouverture d’une voie de communication menace l’emplacement. Les autorités locales demandent l’aide de la France pour procéder au déplacement des tombes mais à la suite de nombreuses difficultés le projet routier est suspendu. Il ressurgit en octobre 2016. Sous l’impulsion du colonel Christophe Talon, attaché de défense pour le Viet Nam, la décision est alors prise de rapatrier en France les dépouilles de tous les occupants de l’appareil, français et vietnamiens, enfin que ces frères d’armes restent à jamais unis. Elles ont été inhumées le 15 octobre 2018 au Mémorial des Guerres d’Indochine à Fréjus a l’occasion d’une cérémonie présidée par madame Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des armées. 


Le Mirage 2000N va être retiré du service. Pendant presque 30 ans ses équipages ont assuré une mission de dissuasion nucléaire. Pour maintenir cette doctrine à son plus haut niveau de crédibilité pilotes et navigateurs s’entraînaient intensément, par tous les temps, à toute heure du jour ou de la nuit. Ils volaient bas, très bas, pour pouvoir, le jour venu, avoir une chance d’échapper aux défenses adverses. Et ainsi pouvoir mener à bien cette mission qu’ils souhaitaient n’avoir jamais à accomplir.

Le 1er mars 2011 en soirée un appareil de l’escadron 2/4 « La Fayette » des Forces Aériennes Stratégiques a décollé de sa base de Luxeuil, en Haute Saône, pour une mission d’entraînement comprenant une pénétration à très basse altitude au-dessus du Massif Central. La lune était absente, il faisait froid, il y avait du brouillard, les maisons étaient fermées, calfeutrées, dans cette triste nuit d’hiver. Au lieu-dit Le Mazendreau sur la commune de Saint Oradoux Prés Crocq, au sud-est de la Creuse, vers 21h20,  personne n’a entendu l’avion s’engloutir dans un terrain marécageux, à proximité d’un petit étang.

Sur la rive une stèle évoque  le souvenir du capitaine Xavier Cazalbou et du lieutenant Nicolas Papadacci Stéphanopoli. Tous deux avaient 30 ans.  Elle est élancée, élégante, elle fait penser à un oiseau prenant son envol. Parfois un compagnon d’arme vient la survoler, en hommage amical.

Souvent des avions rugissants nous font sursauter, troublent notre quiétude ou nous réveillent en sursaut. Au-delà de la surprise ou de la réprobation, il ne nous faut jamais oublier que les hommes à bord sont des soldats qui, au risque de leur vie, s’entraînent pour que toujours notre pays reste libre et respecté. Personne n’est en droit de le leur reprocher.

Désormais, le jour anniversaire, Air Mémorial Creusois dépose une fleur au pied de la stèle. Elle y rejoint celles déposées par les familles, par les élus locaux, par des anonymes, aussi.

 

Depuis toujours Air Mémorial Creusois bénéficie du soutien sans faille de la municipalité de Bellegarde en Marche.  Parfaitement conscients des difficultés croissantes des petites communes nous savons rester raisonnables dans nos ( rares) demandes et cela facilite grandement nos relations qui sont en permanence au beau fixe.

Du fait de l’étroitesse du trottoir l’accès à la maison Chevanne ( musée AMC ,mais aussi bibliothèque municipale et syndicat d’initiative) était souvent masquée par des véhicules en stationnement. L’an passé une solution provisoire avait été trouvée par la pose de barrières de chantier , mais l’esthétique en était contestable ( et contestée…) . Elles sont désormais remplacées par deux balustrades en fer forgé , simples et élégantes, démontables si nécessaire .  La réalisation et la pose ont été intégralement prises en charge par la commune .

Une amie d’Air Mémorial Creusois, que nous remercions très chaleureusement,  a mis à notre disposition deux grands panneaux publicitaires situés sur la D 941, un des grands axes creusois , qui relie Limoges à Clermont Ferrand . Situés à quelques centaines de mètres  de part et d’autre du carrefour avec la route Auzance – Bellegarde ils occupent une position idéale  . Il est encore trop tôt pour en mesurer l’impact . Nous savons  que la fréquentation des petits musées régionaux est en forte baisse… les fortes chaleurs , que l’ont ne peux déplorer en période estivales, sont plus propices à la fréquentations des nombreux plans d’eau qu’a des visites d’expositions…Espérons que ces deux supports , très visibles , nous aiderons à augmenter notre fréquentation .

Alain Fradet s’est envolé le vendredi 12 janvier. Depuis plus de 10 ans il luttait avec optimisme. La spécificité de son mal faisait que chaque hiver une épée de Damoclès revenait au-dessus de lui. Il abordait celui-ci avec confiance. Alain était le président du Conservatoire Aéronautique du Limousin, peintre officiel de l’Air et de l’Espace, auteur de plusieurs livres sur le passé aéronautique de notre région, en collaboration avec son complice de toujours, Jacques Cheymol. Il était un des piliers de la fête aéronautique Légend’Air en Limousin. Il était aussi, j’allais dire « bien sûr » membre d’Air Mémorial Creusois.  Nous ne verrons plus sa haute silhouette dans les Hangars des Aviateurs, nous n’entendrons plus jamais sa voix posée et toujours d’égale humeur nous parler de sujets très pointus ou raconter des anecdotes dénichées au cours de ses innombrables recherches .. Je pourrais continuer longtemps ainsi, remplir des pages de regrets. Mais si sa parole et sa vue nous sont désormais hors de portée, elles resteront toujours en nous, très présentes et concrètes.

Sur la photo qui accompagne, Alain se trouve devant un de ses tableaux, le Simoun de Maryse Bastié survolant la gare de Limoges. Il avouait en souriant avoir triché un peu avec l ‘histoire car cette scène ne s’était jamais produite, mais avoir pris beaucoup de plaisir à l’imaginer.

Au revoir Alain, tu resteras toujours dans nos pensées …elles feront de leur mieux pour combler l’immense sentiment de vide qui nous habite aujourd’hui. Et ton blog sera toujours présent sur notre site, pour nous rappeler quelle belle personne tu es.